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Avant-dernière entrée - Page 5 de
Google search (options : N&B,
moyennes images) - avril 2015 - je suis
d'accord, ça fait mal aux yeux.
Et c'est stupide. Certes.
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Ben ouais, on me l'avait toujours dit - j'avais un frère médecin - Sonnez trompettes, allez dormir les
autres. Résonnez trombones, ou bien faites donc ce que vous savez
faire le mieux – la roue est autorisée, la rondade sera applaudie.
Il me faut quand même exprimer par la voix, disons, aux oreilles
oculaires des huit personnes qui passent ici faute de mieux parce
qu'ils sont rentrés trop tôt – bravo – mais s'emmerdent comme
des chiens – bravo itou -, une sorte de chose importante qui ne
devrait jamais, dans d'autres circonstances, sortir du poitrail ou du
caleçon, des tripasses comme des saucissons grillés : j'ai une
verrue tenace à l'index droit, mais ça on s'en fiche – surtout,
surtout, je suis amoureux mais pas très doué pour l'exprimer. Les
deux sont sans doute liés – j'imagine qu'un enculé de psy pourrait essayer de me le faire comprendre, j'imagine que je ne l'écouterais pas, j'imagine que j'aurais raison.
C'est assez chiant, aujourd'hui, et
vous me comprendrez fort si vous avez moins de douze ans, moins si vous en
avez plus de dix (absurdité numérique, on en discute quand vous
voulez), de ne pas pouvoir à ce point se laisser aller à être
câlin et tendre avec la personne que vous aimez d'amour pur, franc,
vrai et donc violent, instable, tordu par définition, à longueur de
journées. De savoir placer tellement mal la relation à l'intimité
qu'elle se borne maladroitement à une main sur l'épaule, un doigt
sur la joue et une gaule de chien contre une cuisse droite, tout le
temps comme ça, alors même que quand on baise, c'est comme si une
entité supérieure m'arrachait volontiers tout l'intérieur pour
réaménager le bordel en feng-shui peinard jusqu'à
éjaculer droit et franc.
C'est assez pénible, et ne m'en voulez
pas trop de me livrer ainsi – en même temps c'est un blog que vous
avez choisi de lire, vous ne pouvez donc pas vraiment m'en vouloir -,
de ne pas parvenir, jamais, à me laisser aller à une pure
bestialité de corps (j'exagère fort, ici, j'adore m'adonner à la
bestialité avec la chouette femme que j'aime, elle le sait, je le
sais, on vous emmerde), sans le contrebalancer l'instant d'après, et
donc drôlement maladroitement, en me vautrant dans les surnoms et
onomatopées et bruits de bouche infantilisants, un peu comme si
baiser clair nécessitait en tout occasion d'aller ensuite prendre
son ticket pour gagner un jeu de cartes au fusil, en fête foraine.
Un peu comme s'il fallait s'en vouloir de jouir, et l'expliquer comme
ici, s'épancher donc parfaitement moins bien qu'en jouissant à en
déchirer les murs.
J'aime baiser, soyons clair, et le
faire surtout comme une sortie de mon corps alors qu'il n'y a que lui
qui joue son rôle à cet instant précis, le faire comme une
évacuation du cervelet au tire-bouchon disons, comme si rien n'avait
d'importance cet instant précis – ce qui est précisément le cas
– que les battements de son sexe autour du mien, et les coquines
excursions de sa main autour du bas de mon bas-ventre et les envolées
anarchiques de mes doigts un tantinet gourds autour de ces seins
et... bon, ça va, on va pas tout vous balancer tout de suite, y a
des sites pour ça. Et nous n'y sommes pas.
Le rapport entre la bestialité brute –
sinon brutale -, la sensualité idéalisée d'un film érotique de M6
dans les années 90, l'attention ferme à éviter de devenir une
caricature de mâle alpha quand le concept de mâle alpha ne
correspond plus ni à la taille de la queue ni à la propension à
filer gentiment des beignes à la pondeuse de bébés – non que je
regrette tout ça, hein, je ne suis pas éditorialiste réac à la
téloche -, l'attention ferme aussi à éviter de devenir le petit
ami idéal parfait en tout point parce qu'il sait changer la couche
de bébé et doigter peinard Maman dans les mêmes dix minutes – ce
qui personnellement, en termes d'instantanéité, m'angoisse un peu
forcément -, laisse assez peu de champ, à moins de n'en avoir rien
à branler, à la sensualité hardcore, comme à la baise un peu
câline, comme à la mesure du sexe ou au souvenir d'un vagin un
tantinet taquin en termes de battements de cœur autour d'un chibre
plutôt va-t-en-guerre.
Finalement, tout ceci, sous couvert de
modernité triomphante et de tir de barrage rigolard au nom de la
sympathie deux point zéro, contribue surtout à renforcer encore la
dichotomie classique entre, d'une part, les baiseurs sympatoches
c'est-à-dire un peu salopards, qui répandent le plaisir comme un
astronaute enfonce des drapeaux en terrains vierges (pas trop mon
truc, la compétition m'emmerde, comme le fait de compter les points
au tennis ou au centre d'appels), et d'autre part les couillons
timides qui ont la forme de la bite quasi-imprimée sur la paume
droite (pour les droitiers.) Alors qu'on peut bien être, si vous me
suivez vraiment, et à condition d'aimer mélanger tous ces termes :
- un baiseur timide,
- un couillon sympatoche
- une bite astronaute
- un droitier salopard.
« Ah, mais quoi, donc.. les
dichotomies ne fonctionneraient donc pas absolument ?
- Sérieux, tu me poses la
question ?
- Non, pas vraiment, mais enfin
quand même, c'est pratique, les catégories.
- Absolument. Je suis d'accord.
- Tu es d'accord avec moi, donc ?
- Non, non, je suis d'accord avec le
triste constat, simplement : c'est pratique, les catégories.
Pour les crétins. »