dimanche 12 mai 2013

Présentation Express - Acte 2

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moyennes images)- mai 2013
Allez, après une première tentative loupée, loupée parce que beaucoup trop classique*, nous voilà à nouveau rendus au pied du mur, contraints par nul autre que nous-mêmes - ce qui est déjà quelque chose de déterminant quand on y pense - de remettre l'ouvrage sur le métier (ah ah, Pénélope écrivant sur son boulot, ah ah), tentant ainsi pour la seconde fois - qui ne sera finalement que la deuxième à coup sûr - de résumer le Livre-à-paraître (TM) sous la forme d'un quatrième de couv' à peu près respectable.

Pour une fois, sans multiplier les digressions (les notes de bas de page sont aussi là pour ça, après tout), sans filet, on se lance, hop-hop-hop, c'est parti. 

Présentation express, deuxième prise :

[TITRE] se conçoit comme une sorte de guide typologique,
classé par rubriques et thématiques,
de ce qui distingue, en 2013 et depuis des lustres,
un bon rade d'un mauvais,
une noble cuite d'une sinistre dégustation,
le fâcheux usager de zinc et le mythologique compère de comptoir -,
le tout enrichi d'une étude de la transparence sublimée,
ainsi que de la fatalité contemporaine du Devenir-larbin,
à laquelle [L'AUTEUR] estime préférable de se résoudre 
en bars plutôt qu'en open-space,
par simple refus de se résigner l'aveuglement, 
et donc de perdre son temps à se leurrer soi-même.

Mouais. C'est joli, dit comme ça, mais prête aussi le flanc à tout un tas de critiques légitimes, au moins sur deux terrains pourtant contradictoire :

- la première partie (du début à "compère de comptoir") laisse quand même supposer qu'on va se retrouver avec dans les mains une sorte de bouquin LOL, de bric-à-brac comique plus ou moins drôle, à une sorte de bédé Vie de Merde énième tome exécutée on l'espère avec autre chose que les pieds, mais qui fera très bien dans les waters. Notez, je n'ai pas de mépris particulier pour la littérature de gogues : indépendamment du fait qu'il en existe une excellente, je n'ai pas pour habitude de me soulager les flancs en fixant comme un dératé le carrelage blanc qui me fait face (à la rigueur, je pourrais m'y résoudre dans une cabine taguée - m'y résoudre parce qu'au moins j'aurais quelque chose pour m'occuper les yeux tandis que je feindrais, non, de ne pas être en train de répondre à besoin naturel ternissant quelque peu le statut de super-héros extra-humain que j'aime à exhiber, même discrètement, au monde à longueur de temps -, - taguée parce qu'hébergeant à longueur de journées comme de nuits (mais pour un temps seulement, hein) tout un tas d'inconnus plus ou moins sobres et donc plus ou moins adroits de leurs bassins et... - ah oui, en fait, je viens de me souvenir pourquoi je pourrais à la rigueur m'y résoudre sauf qu'en fait non, faire ça là, c'est quand même un peu niet.) Il en existe une excellente, donc, et, mieux encore, sa fonction, du coup, son droit d'être au monde tombe sous le sens, peut-être même plus allez savoir que la littérature de non-chiottes. Tiens tiens, un nouveau débat intéressant en perspective.

- la deuxième partie (de "le tout enrichi" à la fin, forcément) réalise le double exploit de faire passer [L'AUTEUR], donc, à la fois pour un rebelle de pacotille ("Bouh, la vie en entreprise, trop ringard" - "Moi, je me mens pas à moi-même, mec - je suis lucide sur le monde qui m'entoure") et pour un bon gros péteux des familles (qui "enrichit" les choses, avec des "études", ne se "résigne" pas plus qu'il ne se "leurre" (il est malin, plus malin que les autres, c'est pour ça.)) Disons, pour un croisement contre nature (?) entre un intello casse-couilles et un ado de quinze ans, tous les deux furieusement imbus d'eux-mêmes. Sur le papier, ça donne envie - rien à dire.

Allez, laissons tomber pour aujourd'hui. Je ne sais pas si vous voyez un peu mieux de quoi ça va causer (ça, oui, je pense que vous avez quand même dû finir par capter l'idée (ne vous braquez pas à cette démonstration de condescendance, rappelez-vous plutôt, comme noté plus haut, que ma quatrième de couverture de ce jour m'autorise à me comporter comme le couillon qui se croit plus futé que le reste du monde, et excusez-moi dans la foulée), ni comment ça va en causer (là, je suis nettement plus sceptique, et ce n'est pas de votre faute, j'insiste), mais gageons en devins qu'entre aujourd'hui et janvier prochain, il devrait se présenter quelques jours et quelques nuits que je pourrai mettre à profit pour, à nouveau, tout détricoter dans l'espoir, enfin, de produire un Truc Potable au sujet de mon Bidule.

Notes de bas de page et astérisques :

*classique parce qu'elle se bornait à livrer une sorte de résumé très intemporel** 

**intemporel parce que volontairement flou***

***flou parce qu'issu d'une sorte de non-choix consistant à adopter une tactique "attrape-tout"****

****"attrape-tout" dans la mesure où il semblait s'agir surtout de susciter un maximum de curiosité tout en ne risquant pas de se mettre à dos telle ou telle partie de la population (sait-on jamais)*****

*****Effectivement, on ne peut que constater un peu consterné cette tradition très contemporaine consistant à vouloir plaire en rabotant au maximum, séduire en mobilisant un maximum d'efforts dans le seul but de ne ressembler à rien le mieux possible. Simplement par peur de s'attirer des foudres voire, pire encore - ultime malédiction -, une consistante indifférente, au point que les attentes d'un créateur quelconque aujourd'hui (d'art, de littérature ou de bidets en émail) semblent désormais s'ordonner ainsi : 
1. Au mieux, obtenir l'unanimité pour un objet blanc et lisse (un œuf, par exemple, ou un bidet effectivement). "Excellent, ton truc. Je m'y suis totalement retrouvé dedans. Et ma mère aussi. Et mon neveu de six ans aussi. Et ce mec là-bas, le type qui achète des poireaux au rayon légumes, là, je parierais qu'il s'y est lui aussi totalement retrouvé dedans."
2. Moins enviable, mais tout de même pas mal, accéder à une adhésion plus ou moins large en "perdant" ceux qui n'aiment pas le blanc, le lisse, ainsi que les daltoniens toujours prompts à déceler quelques ombres jaunâtres dans un blanc pur, et les maniaques persuadés de s'être écorché la main à une rugosité en la faisant glisser contre l'impeccable paroi. "Pas mal, ton machin, pas mal du tout. Juste une remarque : quand tu fais un parallèle entre tes différentes humeurs et les sept couleurs de l'arc-en-ciel, là, on est bien d'accord, tu produis une classification entre les hommes selon la couleur de leur peau, non ? C'est un peu choquant, hein. Non, ce n'est pas ça ? Ah. Un plaidoyer pro-mariage pour tous, alors, peut-être ? Une attaque en règle de l'écologie politique ? Non ? Allez, donne-moi quelque chose, bon sang."
3. Encore appréciable, dans un registre particulier, être jugé "provocant" par un petit cénacle underground et plastique, parce qu'on a effectivement injecté quelques termes licencieux, idées communément admises comme subversives au cœur de sa bouillie. "Eh, bro, dans mes bras. Je n'ai pas eu le temps d'analyser ton bidule dans son intégralité, évidemment, mais chapeau, quoi : utiliser l'expression "couille vérolée" trois fois en dix lignes, c'est courageux. Comme ton chapitre sur l'extermination des bébés, là. Trop chaud, j'adore."
4. Plutôt catastrophique, mais on s'en fera une raison en misant éventuellement sur la posture maudite, être jugé à tort "provocant" simplement parce que notre propos n'a pas été bien compris, s'attirer les sympathies des rebelles et partisans de la précédente catégorie uniquement sur un malentendu. "Super de ta part, mec, d'avoir consacré un chapitre entier aux calculs rénaux, à l'ordure qui sillonne nos corps de cadavres en puissance, d'avoir ainsi fait référence à la merde, d'être passé par la scatologie, l'urologie, la, euh... rénalologie pour faire un doigt au système hygiéniste dans lequel nous nous formolisons à vue d’œil. Applause, man." - "C'est bien gentil de votre part, jeune homme, mais le chapitre auquel vous faites référence traitait en réalité, au sens premier, du calcul différentiel et des progrès récents de la science mathématique."
5. L'Horreur. Passer inaperçu, constater l'indifférence complète que suscite mon bel objet pourtant fait-avec-mes-propres-mains (mieux encore que Made-in-France Made-in-moi, t'sais.) "Bonjour. Et vous, vous faites quoi dans la vie ? Ah, oui. Mais sinon ? Le loyer, là, vous le payez comment, sérieusement ?"

2 commentaires:

  1. "le tout enrichi d'une étude de la transparence sublimée"... alors là môssieur j'ai besoin qu'on m'explique car la transparence à laquelle il est fait allusion ne tombe pas sous le sens: le sens courant voudrait qu'on parlât ici de la transparence des verres ( et donc des performances du lave vaisselle et/ou de celui qui essuie les verres au fond du café) ,
    Le bon sens voire le sens commun, porterait à croire que les dessous d'une affaire vont nous être révélés, pis encore qu'il sera ici question des promesses faites au zinc d'un pêcheur de voix en campagne .
    A moins qu'il ne s'agisse d'un sens interdit, d'un sixième ou plus ?
    Ce à quoi nous a habitués l'auteur, disons le ...
    Quant à "la fatalité contemporaine du Devenir-larbin" ouh la la...s'agirait-il ici d'un brûlot politico-anarcho- gauchiste appelant ceux qui gagnent leur vie en rendant service aux autres à se libérer de la dictature d'un travail si peu épanouissant ?

    Non, non, à la réflexion, il reste encore des zones d'ombre ;-)


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  2. Ooooh, c'est vrai. Reprendre en ce moment ce terme furieusement trendy de "transparence" constitue une faute supplémentaire. Cela dit, ici, il est bien plutôt question de rince-verres que de soulage-conscience, rassurez-vous. Mais le sens interdit me convient aussi.
    Pour la dimension "brulôt", elle est modérée je le crois. Et si une forme larvée d'appel au bris des chaînes figure peut-être entre les lignes, il s'agira sans doute plus de celles qui étouffent le traditionnel (et par définition énigmatique, puisque personne ne saura jamais ce qu'il fait concrètement) "chargé de mission dans une boîte de com" que de celles dont peut jouer tranquillement, plus ou moins à sa guise, le loufiat de base. Je parlerais donc sans doute plutôt de "ceux qui gagnent leur vie en rendant service aux entreprises" que de ceux qui la gagnent en rendant service aux particuliers. C'est déjà ça.

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